Le 9 juin, tous les Belges sont invités à voter. Ce jour-là, nous choisirons ceux qui vont nous représenter au niveau fédéral, régional et communautaire pour les cinq prochaines années et qui formeront les différents gouvernements. Avec tant de niveaux de pouvoir, il peut être difficile de comprendre qui est responsable de quoi. Souvent, les responsabilités se chevauchent, ce qui complique les choses.
Si pour l’enseignement obligatoire et supérieur les compétences échoient clairement à la Fédération Wallonie-Bruxelles, les questions liées à la santé et au handicap sont très éclatées entre les différentes entités – fédéral, régions, communautés – tout comme, dans une moindre mesure les questions liées à la jeunesse. Les compétences qui concernent les élèves présentant des troubles d’apprentissage se répartissent donc entre tous ces niveaux de pouvoirs, ce qui ne facilite évidemment pas la lecture des programmes et les choix à poser par le citoyen concerné par la question des troubles d’apprentissage.
L’APEDA a envoyé un mémorandum avec ses revendications à tous les partis politiques fin 2023 mais nous n’avons malheureusement pas retrouvé nos idées dans leurs programmes électoraux. Pourtant nos demandes incluent des choses importantes et réalisables, comme la gratuité de l’outil numérique (matériel et logiciels), une meilleure prise en charge des séances thérapeutiques pour ces enfants, et une meilleure formation pour les enseignants sur les troubles d’apprentissage.
Si chaque parti y va de ses propositions – souvent peu innovantes – sur les questions liées à l’inclusion et aux troubles d’apprentissage, ces catalogues de bonnes intentions seront dès le 10 juin confrontés à la nécessité de négocier des coalitions ainsi qu’à faire face à la réalité budgétaire des finances publiques. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que le gouvernement fasse des miracles. Au mieux, nous espérons qu’ils ne remettront pas en question les réformes mises en place dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’Excellence, ni qu’ils n’introduiront de nouvelles coupes budgétaires ou de contraintes administratives supplémentaires. Les parents, les équipes pédagogiques et paramédicales ont besoin que le cap pris par l’enseignement ces dernières années et le cadre dans lesquels leurs enfants sont pris en charge ne soient pas en permanence modifiés.
Les seules personnes qui peuvent vraiment améliorer la situation des jeunes présentant des troubles d’apprentissage seront les acteurs de terrain. Nous espérons que le gouvernement soutiendra ces personnes dans leur travail important, en les valorisant, en les formant, en les encourageant, et en les aidant à garder leur motivation et leur énergie pour aider nos jeunes présentant des troubles d’apprentissage à s’épanouir, réussir et à prendre confiance en eux.
Geoffroy d’Aspremont
Directeur opérationnel