Permis de conduire

Passer le permis de conduire avec un trouble dys, c'est possible

Etudier et passer son permis de conduire peut constituer un sacré défi pour les personnes présentant des troubles de l’apprentissage. Les troubles « dys » peuvent entraver les apprentissages scolaires et ont également des répercussions pour l’obtention du code de la route (théorique) et l’examen de la conduite (pratique).

Pour le théorique, les difficultés pour l’apprentissage et la réussite de l’examen peuvent être :

  • le langage/la lecture
  • Le volume de la matière à étudier
  • le vocabulaire liés à la conduite
  • le bruit
  • la gestion du temps

Pour le pratique, les principales difficultés rencontrées sont :

  • la compréhension des consignes à l’oral
  • les troubles de l’attention
  • la gestion du stress
  • le fait d’effectuer simultanément plusieurs tâches
  • la gestion de la droite et de la gauche
  • la gestion de la fatigue

La conduite automobile est une activité très complexe sollicitant bon nombre de nos ressources et capacités. Si vous avez un doute quant à votre aptitude à conduire vous pouvez contacter le DAC (Département d’Aptitude à la Conduite) pour demander une évaluation de votre aptitude à la conduite. Les services du DAC sont gratuits. Téléchargez la brochure sur l’évaluation de l’aptitude à la conduite en cliquant ici.

Passer le permis de conduire avec un trouble dys, c'est possible

Le théorique

L’épreuve théorique est intégralement réalisée sur ordinateur avec un casque audio et dure environ 30 minutes. Vous recevrez une série de 50 questions en rapport avec des situations de circulation réelle. Pour réussir vous devez obtenir un minimum de 41 points sur 50. Les questions sont énoncées oralement et apparaissent à l’écran de l’ordinateur. Il s’agit de choix multiples. Après l’énoncé de chaque question, vous disposez d’un temps de réflexion de 15 secondes maximum pour faire un choix parmi les réponses proposées. Il n’y a qu’une seule bonne réponse par question.

Pour une partie des personnes « dys » le fait que chaque question soit lue est un aménagement universel suffisant pour leur permettre de réussir cette épreuve.

Après deux échecs (ou un multiple de 2), vous serez obligé de suivre 12 heures de cours théoriques en auto-école avant de pouvoir faire une nouvelle tentative. A nouveau, pour certaines personnes « dys », suivre ces 12h de cours pendant lesquelles tout le code de la route est expliqué oralement et visuellement avec des vidéos et des photos peut être une solution qui permettra de réussir l’examen.

Si les difficultés persistent malgré ces aménagements ou si le candidat le souhaite dès sa première tentative, les personnes ayant des difficultés de compréhension ou de lecture peuvent présenter l’examen théorique en session spéciale. Les candidats seront alors assistés par un examinateur qui leur fournira les explications nécessaires à la compréhension des questions.

Pour la Wallonie, depuis le 15 novembre 2024, l’examen théorique peut se faire en session spéciale (que le législateur a malheureusement intitulé : « session spéciale pour les candidats dont les facultés mentales ou intellectuelles sont insuffisantes pour passer l’examen théorique en session ordinaire » (sic)

Le candidat doit alors contacter l’une des structures ou spécialistes suivants :

  • AVIQ
  • PMS
  • Médecin spécialisé en neurologie, neuropsychiatrie, neuropédiatrie
  • Institut d’enseignement spécialisé
  • Logopède
  • Entreprise de travail adapté
  • Tout autre organisme désigné par le ministre ou son délégué, selon les modalités qu’il détermine.

Si le candidat est éligible à une session spéciale en raison de troubles Dys, la structure ou le spécialiste concerné doit obtenir un agrément afin de pouvoir délivrer une attestation autorisant la participation à cette session.

Voici le formulaire que la structure ou le spécialiste doit compléter pour demander l’agrément. Une fois l’agrément reçu, la structure ou le spécialiste encode électroniquement la demande de session spéciale du candidat. Voici l’explication en vidéo.

Pour la Région Bruxelloise, nous sommes en attente de plus d’informations. En attendant nous vous conseillons de contacter directement le centre de Schaerbeek ou d’Anderlecht ou encore Bruxelles Mobilité.

 

Bien que la réglementation le prévoie, le test de perception des risques n’est pas accessible en session spéciale.

 

ASTUCES pour vous aider à préparer l’examen théorique :

  • NumaBib vous propose gratuitement les versions numériques des livres « Feu Vert pour le permis de conduire » des éditions « De Boeck », cela vous permettra d’utiliser la synthèse vocale pour la lecture ! Cliquer ici pour obtenir le manuel « Feu Vert » en version numérique
  • Forts de plus de 50 ans d’expérience et à l’écoute des problèmes rencontrés par ses élèves, une monitrice d’auto-école aidée d’une psychologue a créé les notes de cours « DYS friendly » pour préparer à l’examen théorique. Pour plus d’information consulter le site Theo-rit.

Le pratique

Pour l’épreuve pratique du permis de conduire, c’est-à-dire l’épreuve de conduite, on considère que la dyslexie sans comorbidité est moins handicapante que lors du passage de l’épreuve théorique du code de la route. Si le processus de réussite au permis est moins facile lorsque l’on a un trouble dys, il n’en reste pas moins accessible.

En revanche, les personnes dyspraxiques auront plus de difficultés à passer cette épreuve pratique. Elles auront du mal à coordonner, planifier et exécuter leurs gestes. L’apprentissage peut donc s’avérer extrêmement long pour beaucoup voire impossible pour certains. En effet, les capacités déployées par la personne pour manipuler la boite de vitesse ne lui permettent pas, au fur et à mesure de l’apprentissage, de libérer son attention pour regarder, analyser et comprendre l’environnement. Le passage sur boite de vitesse automatique est fortement recommandé. Cela lui évitera de la surcharge et donc de la fatigue inutile, des difficultés de coordination, d’avoir une progression lente voire nulle par moment et donc d’être découragé. La boite de vitesse automatique engendre aujourd’hui encore quelques résistances, pourtant, nous connaissons son intérêt.
Il ne faut surtout pas hésiter à en parler à son moniteur auto-école. 

Le jour de l’examen, prévoir d’échanger avec l’inspecteur, le sensibiliser en accord avec le candidat sur les éventuelles difficultés : par exemple en cas de problèmes de latéralisation montrer la direction avec la main en même temps que l’on cite droite ou gauche.