Actualite - Éditorial de mars 2022

Éditorial de mars 2022

Pôles territoriaux : bientôt le grand saut

Comme cela a déjà été évoqué par l’APEDA, les pôles territoriaux, créés dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’Excellence, visent à soutenir les écoles d’enseignement ordinaire dans l’intégration des élèves à besoins spécifiques et dans la mise en place des aménagements raisonnables. Il s’agit véritablement de la grande réforme induite par le pacte en ce qui concerne l’inclusion des élèves à besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire.

Partage des connaissances du spécialisé

Les objectifs sont louables car ils veulent améliorer la prise en charge de ces élèves afin de les maintenir dans l’enseignement ordinaire et permettre l’intégration dans l’enseignement ordinaire d’un plus grand nombre d’élèves scolarisés dans l’enseignement spécialisé. Si il y a évidemment une réelle volonté d’améliorer l’inclusion des élèves à besoins spécifiques par la mutualisation de l’expertise, il y a aussi de la part de la Fédération Wallonie-Bruxelles une volonté de réduire le nombre d’élèves fréquentant l’enseignement spécialisé, beaucoup plus coûteux.

Qu’est-ce qu’un pôle ?

Concrètement, un pôle territorial est une nouvelle structure attachée à une école d’enseignement spécialisé, appelée « école siège ». Le pôle est dirigé par un coordonnateur et se compose d’une équipe pluridisciplinaire d’enseignants et de thérapeutes. Chaque pôle couvrira une zone géographique de son réseau d’enseignement – bien qu’un pôle puisse théoriquement être inter-réseau – et sera financé en fonction du nombre d’élèves fréquentant les écoles ayant signé une convention de coopération avec le pôle.

Organisation des collaborations

À la rentrée 2022 en effet, chaque école de l’enseignement ordinaire en Fédération Wallonie-Bruxelles devra avoir signé une convention de coopération avec l’un des 48 pôles territoriaux. Une fois la convention signée, c’est le pôle qui sera en charge d’accompagner l’école dans l’inclusion des élèves à besoins spécifiques. Cependant, il est à noter qu’une période de transition du système actuel d’intégration se prolongera jusqu’en 2026.  Attention, les parents d’enfants à besoins spécifiques ne communiqueront pas directement avec le pôle territorial, c’est uniquement l’école ordinaire dans lequel est scolarisé l’enfant qui le fera. Si vous désirez néanmoins savoir avec quel pôle territorial l’école de votre enfant a signé une convention de partenariat, le site de la Fédération Wallonie-Bruxelles propose  la liste des écoles « sièges » et celles avec qui elle coopère.

Des moyens suffisants ?

Si la structure et l’organisation de ces pôles se veut souple pour permettre une meilleure adaptation aux différentes réalités vécues dans chaque école et chaque région (ce qui est positif), l’APEDA se demande si les équipes pluridisciplinaires de ces 48 pôles seront suffisantes pour soutenir et accompagner toutes écoles ordinaires de la FWB. Egalement, nous nous demandons si elles seront toutes suffisamment formées et préparées pour accomplir les missions qui sont attendues d’elles. De plus, comment les équipes des pôles interagiront-elles avec les PMS ? N’y a-t-il pas là un risque de redondance ? Finalement, les moyens prévus actuellement – 100 millions d’euros – permettront ils aux pôles d’avoir les ressources humaines suffisantes pour accomplir leur mission ?

Nous vous donnons rendez-vous l’année prochaine pour commencer à pouvoir répondre à ces questions. En attendant nos équipes de formatrices, aguerries aux aménagements raisonnables et aux outils numériques comme moyen de compensation, se tiennent prêtes et à disposition pour former les équipes pluridisciplinaires des pôles qui nous en feraient la demande.