Depuis plusieurs années, les élèves à besoins spécifiques bénéficiant d’aménagements raisonnables pendant l’année scolaire peuvent en bénéficier également lors de la passation des épreuves certificatives externes, à savoir le CEB (6è primaire), le CE1D (2è secondaire) et le CESS (6è secondaire). C’est l’objet des circulaires 8859 et 8860 parues le 6 mars 2023.
Outre les différentes versions papiers adaptées, une version pdf existe pour permettre de passer les épreuves sur un outil numérique, ainsi qu’une version braille. Ces versions doivent être demandées pour le 31 mars 2023 au plus tard. La circulaire liste toute une série d’aménagements qui peuvent être mis en place, sous certaines conditions. Tout autre aménagement non mentionné dans la circulaire peut cependant être demandé directement à la Fédération Wallonie-Bruxelles, également avant le 31 mars. Pour plus de détails sur ces circulaires, vous pourrez retrouver une vidéo détaillant ces circulaires dans cette newsletter et sur notre site internet.
L’APEDA a été très désagréablement surprise par ces circulaires toujours assez défavorables aux élèves présentant certains troubles d’apprentissage. Comme l’année dernière la calculatrice n’est pas autorisée pour les épreuves évaluant les compétences en calcul (numérique ou algébrique) pour les élèves à besoins spécifiques tels que ceux présentant une dyscalculie, de même que le correcteur orthographique n’est pas autorisé pour les épreuves évaluant l’orthographe pour les élèves présentant par exemple une dysorthographie. Quelle étroitesse de raisonnement dans cet entêtement, c’est juste une honte !
Celles et ceux qui ont imposé ces interdictions ont-ils conscience que cela va inciter les écoles à ne plus les accorder pendant l’année et cela va discréditer les pôles territoriaux qui suggèrent justement ce genre d’aménagements aux enseignants ! Non seulement cela va en contradiction avec toute la réforme actuelle de l’inclusion, mais en plus cela va certainement à l’encontre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.
Des élèves à besoins spécifiques seront donc pénalisés pour des erreurs liées à leur trouble – qui pour rappel est permanent – et aucunement en fonction de leurs compétences ou du travail fourni, souvent beaucoup plus important que leurs condisciples. Leur motivation et leur estime d’eux-mêmes va encore en prendre un coup.
Nous demandons évidemment que les associations de terrain qui travaillent sur les besoins spécifiques, dont l’APEDA, puissent réintégrer le groupe de travail sur l’adaptation des épreuves externes à l’avenir, afin de rappeler encore et encore que les élèves en situation de handicap ont non seulement des droits, que les réformes actuelles du système éducatif tendent à mettre en application, mais surtout ont des compétences et des talents qui ne nécessitent que de petits coups de pouce pour pouvoir s’exprimer. Ces circulaires ne vont malheureusement pas suffisamment dans ce sens.
Geoffroy d’Aspremont
Directeur opérationnel